La BCE fait la peau au billet de 500 €
billet de banque est en deuil. Nous avons perdu la semaine dernière un membre de notre clan. Certes, il faut bien avouer qu’on ne le voyait pas souvent, la plupart d’entre nous ne l’avait même jamais rencontré. Il s’agit du billet de 500 €.
La Banque centrale européenne (BCE), instance notamment chargée de superviser la monnaie en circulation, a en effet signé son arrêt de mort le mercredi 4 mai dernier. « On lui a fait la peau ! », aurait pu déclarer le conseil des gouverneurs de la BCE. Mais, fidèle à son ton plus neutre, il informe plus sobrement dans un communiqué, qu’il a été « décidé de cesser définitivement la production du billet de 500 euros » et que son émission « sera arrêtée vers fin 2018 ».
Pourquoi tant de cruauté ?
« on ne verra bientôt plus le billet de 500€ dans nos porte-monnaies » ah mais pas de problème je le voyais déjà pas moi
— Pablo (@SebastienMd) May 8, 2016
Serait-ce par racisme envers cette minorité peu visible ? La coupure de 500 € ne représente en effet que 3 % des billets en circulation. Non, répond le Conseil des gouverneurs qui explique que c’est pour lutter contre le crime organisé et les activités illicites que le billet est accusé de financer.
« C’est une décision essentielle qui marque notre volonté de tout mettre en œuvre pour lutter contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme. Nous sommes tous mobilisés dans ce combat », s’est d’ailleurs enthousiasmé François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la BCE.
Vers la fin de toutes les espèces ?
Selon lesechos.fr, loin d’être consensuelle, cette décision n’a pas fédéré tous les membres. Un petit groupe de soutien, mené par Jens Weidmann, directeur de la Banque centrale allemande (la Bundesbank), et du luxembourgeois Yves Mersch, également membre du directoire de la BCE, ont en effet œuvré sans succès au maintien du billet mauve. Raison de cette discorde, une culture du cash plus développée dans ces pays, ont-ils plaidé.
Par exemple, en Allemagne, les paiements en espèces ne sont pas plafonnés, alors qu’en France, ils sont limités à 1 000 € par transaction. Le quotidien économique complète lui ce raisonnement par une autre raison, historique. Avant l’introduction de l’euro, les allemands sortaient volontiers leurs billets de 1 000 marks.
La BCE se défend toutefois de vouloir ainsi freiner l’utilisation du cash en zone euro. Car pour compenser la fin du billet de 500 €, une nouvelle série de billets de 100 € et 200 € sera mise en circulation courant 2018.