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La carte européenne : future alternative à Visa et MasterCard ?

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© Photo by Clay Banks on Unsplash
© Photo by Clay Banks on Unsplash
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Bientôt la fin de la suprématie de Visa et MasterCard à compter de 2022 ? C’est du moins ce que l’on peut lire en filigrane d’un récent communiqué présentant l’EPI (European Payments Initiative), annoncée pour cette date. 

Cette initiative, qui consiste en une carte bancaire “européenne” ainsi que la promotion du virement instantané, est poussée par 16 grandes banques européennes. 

L’objectif est clairement affiché : créer un système européen de paiement en réponse aux services que les mastodontes américains Visa et MasterCard proposent actuellement. 

L’EPI en quelques mots

L’ambition du projet EPI est simple : s’affranchir du monopole des géants américains (Visa, MasterCard mais aussi Google Pay et Apple Pay) auxquelles les banques du Vieux Continent reversent beaucoup d’argent, à défaut d’une solution européenne. 

Pour atteindre ce but, un consortium bancaire (incluant 6 banques françaises) a dévoilé la future création d’une solution de paiement reposant uniquement sur des technologies européennes (notamment le virement SEPA instantané). Ce nouveau standard aurait vocation à s’appliquer aux paiements transfrontaliers et domestiques.

Membre EPI
Membres EPI

En pratique, deux produits devraient émerger : 

  1. Une carte bancaire nouvelle génération logotée “EPI”, à laquelle sera associé un portefeuille numérique (wallet) et 
  2. Le virement instantané, avec des solutions de paiement de personne à personne (P2P). 

L’objectif affiché serait de permettre à un commerçant européen de bénéficier d’un virement instantané après un achat par carte bancaire, et ce grâce à l’infrastructure européenne TIPS (Target Instant Payment Settlement), lancée en novembre 2018. Un changement notable lorsque l’on sait que les virements sont actuellement opérés sous 2 jours !

Consommateurs, commerçants … à quels changements s’attendre ?

L’EPI vise surtout à unifier les systèmes de paiement entre Etats de l’Union Européenne. Les premières personnes à en bénéficier seront donc les touristes européens voyageant en Europe. Finies les incompatibilités de cartes bancaires d’un pays à l’autre, ainsi que les retraits forcés en distributeurs.

Dans le quotidien des consommateurs, le basculement vers l’EPI devrait se faire automatiquement : une fois le système mis en place par sa banque, le client se verra directement proposer une nouvelle carte compatible EPI.

Du côté des commerçants, il n’y aura pas besoin de changer les terminaux, mais seulement de faire une mise à jour pour qu’ils puissent accepter les cartes EPI. Un changement mineur en comparaison des investissements que devront supporter les banques initiatrices du projet EPI et qui se chiffrent « en milliards d’euros », selon le responsable des paiements d’une grande banque française.

Restaurer la souveraineté européenne

Selon les mots de la BCE (Banque Centrale Européenne), le monopole de Visa et MasterCard se traduit par “une dépendance à leurs réseaux de paiement qui présente un risque de souveraineté technologique”. L’institution basée à Francfort a fortement milité afin que les acteurs privés du Vieux Continent puissent développer leurs propres solutions et que les données des transactions bancaires soient stockées en Europe. 

Côté français, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Société Générale et Banque Postale se sont engagées à définir une structure de gouvernance et un cahier des charges d’ici 9 mois. 

Le combat n’est toutefois pas encore gagné : plusieurs pays européens et institutions bancaires n’ont pas encore adhéré au projet EPI. Comme le note un expert des réseaux monétiques : “L’EPI ne sera pas fonctionnel dans toute l’Europe, ni chez tous les marchands. Si leur banque ne fait pas du EPI, ils ne proposeront pas EPI”.

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