Le Crédit Mutuel Arkéa supprime les frais d’incidents pour les clients de son offre Budg’Equilibre
Bonne nouvelle pour les clients fragiles du groupe Crédit Mutuel Arkéa ! L’enseigne mutualiste – qui regroupe les fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central – s’est engagée début février à exonérer de frais d’incidents tous les clients équipés de Budg’Equilibre, son offre spécifique clientèle fragile (OCF).
Adieu les frais d’incidents bancaires !
Familier des devants de la scène médiatique pour les différents juridiques qui l’ont opposé à sa maison-mère, le Crédit Mutuel Arkéa a signé un coup d’éclat vendredi 1er février en annonçant la suppression des frais d’incidents de paiement pour les clients de son offre Budg’Equilibre. Une première en France !
Au total, 50 000 clients pourraient être concernés par le dispositif pour un coût estimé à 6 ou 7 millions d’euros, selon Ronan Le Moal, Directeur général d’Arkéa.
Une aubaine pour cette fraction des 2,5 millions de clients du groupe, pour qui les frais d’incidents peuvent faire flamber la facture bancaire jusqu’à « 400 euros par an et par personne » indique le Crédit Mutuel Arkéa dans un communiqué.
A condition toutefois que l’offre atteigne son public.
Dépasser le simple effet d’annonce
L’exonération de frais d’incidents proposée par le groupe mutualiste est en effet réservée aux clients de l’offre Budg’Equilibre. Or, selon les chiffres de la Banque de France, seuls 10% des Français identifiés comme étant fragiles financièrement ont aujourd’hui souscrit à une offre spécifique clientèle fragile (OCF).
Un état de fait qui s’explique d’une part par le manque de visibilité de l’OCF. Si toutes les banques sont légalement tenues de proposer une OCF à un prix ne pouvant dépasser 3€, rares sont celles qui font la promotion de ces offres, jugées peu rentables.
D’autre part, l’OCF n’est pas toujours adaptée aux besoins des clients fragiles qui pourraient y prétendre. L’usage de moyens de paiement restrictifs, tels qu’une carte à autorisation systématique et l’absence de chéquier « ne convient pas à ceux à qui on la propose, qui ont besoin de plus de souplesse pour boucler leurs mois », décrypte Fabien Tocqué, coordonnateur du pôle Economie de l’Union nationale des associations familiales (Unaf) pour cBanque.
Pour que l’annonce du Crédit Mutuel Arkéa dépasse le simple « coup de comm’ », la banque devra donc mettre en place un dispositif d’information des clients concernés et faire preuve de pédagogie.
Le geste d’Arkéa, peu suivi par la concurrence
Le Crédit Mutuel Arkéa n’en conserve pas moins une bonne longueur d’avance sur les autres banques.
Convoquées à l’Elysée pour tenter d’apporter un début de réponse à la crise des « gilets jaunes », les grandes banques françaises s’étaient engagées en décembre derniers à geler leurs frais en 2019 et à plafonner les frais d’incidents pour les populations fragiles financièrement.
Toutefois, à ce jour, seuls quelques établissements ont annoncé la mise en place du plafond en question :
- Le Crédit Agricole s’est aligné sur les plafonds demandés par le gouvernement (20€ pour les clients détenteurs d’une OCF et 25€ pour les clients fragiles financièrement)
- La Caisse d’Epargne d’Ile-de-France va légèrement au-delà (16,50€ pour les clients détenteurs d’une OCF et 25€ pour les clients fragiles financièrement)
Pour Laure Prenat, directrice du comparateur de frais bancaires Panorabanques, ce n’est qu’une question de temps : « Les banques se sont engagées à plafonner certains frais pour les clients fragiles d’ici le 30 juin 2019. Elles sont en train de se mettre en ordre de bataille ».

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Votre banque vous coûte trop cher ? Comparez les offres sur Panorabanques et économisez jusqu’à 300€ ! Je compareLes frais d’incidents concernés par le nouveau plafond :
- les commissions d’intervention (plafonnées par la loi à 4 euros par opération et 20 euros par mois pour les clients fragiles)
- les frais de lettre d’information préalable pour chèque sans provision
- les frais de lettre d’information pour compte débiteur non autorisé
- le forfait de frais par chèque rejeté pour défaut de provision
- les frais de rejet de prélèvement pour défaut de provision
- les frais de non-exécution de virement permanent pour défaut de provision
- les frais suite à notification signalée par la Banque de France d’une interdiction d’émettre des chèques
- les frais pour déclaration à la Banque de France d’une décision de retrait de carte bancaire
- les frais d’opposition (blocage) de la carte par la banque