Publicité
Publicité

Accueil » Actualités » Découvert autorisé : l’opacité est de mise

Découvert autorisé : l’opacité est de mise

0

En cas d’imprévu, bénéficier d’une autorisation de découvert, c’est souvent salvateur. Ça évite de payer des frais pour irrégularités et incidents de paiement, comme les commissions d’intervention et les lettres d’information pour compte débiteur non autorisé. Résultat, 68 % des Français* souhaitent disposer d’un découvert autorisé. Problème, cette facilité de caisse est parfois payante. Et, par manque de transparence, il est souvent difficile de comparer d’une banque à une autre les frais occasionnés. C’est le triste constat dressé par l’association de consommateurs, le CLCV, dans son enquête sur les frais bancaires parue le 17 janvier 2017.

Découvert bancaire
Découvert bancaire
Rate this post

Le CLCV pointe un manque de transparence dans les plaquettes tarifaires

Les plaquettes tarifaires sont pourtant censées informer les clients du coût des produits et services commercialisés par les banques. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que certains établissements restent très opaques sur le prix de l’autorisation de découvert. C’est notamment le cas dans certaines caisses régionales du Crédit Agricole. Celles-ci invitent souvent les lecteurs de leur plaquette à se renseigner directement en agence. Et, dans plusieurs plaquettes du Crédit Mutuel, la ligne tarifaire « découvert autorisé » n’existe tout simplement pas.

Un manque d’information que les banques expliquent notamment par la personnalisation de l’autorisation de découvert. Son coût est « dépendant du montant, de la durée de remboursement, de la situation de la personne, de la souscription ou non d’un package etc… », ont justifié les banques au CLCV. Par exemple, les Crédits Agricoles Lorraine et Brie Picardie n’accordent de découvert « qu’en cas de détention d’un package » : le module sécurisé du Compte à Composer.

Un manque de transparence qui a quand même de quoi surprendre. Car certaines banques, comme les banques en ligne, sont tout à fait transparentes sur les frais prélevés. Elles vont même jusqu’à communiquer dans leurs plaquettes les taux d’intérêt débiteurs (ou agios) prélevés.

En même temps, comme les banques en ligne conditionnent en général l’ouverture d’un compte à un minimum de revenus mensuels, leurs clients sont moins souvent dans le rouge. Elles peuvent donc se targuer de prélever peu de frais.

Banque en ligne droit découvert

A lire aussi

Banque en ligne : négocier un droit au découvert

Lire la suite

Des pratiques différentes selon les banques

Revenons un instant sur ce qu’est une autorisation de découvert. Il s’agit d’un mini-prêt que vous accorde votre banque. Ce service est donc payant et son coût se décompose en 3 frais :

  • Les intérêts débiteurs ou agios. Il s’agit du taux d’intérêt appliqué si vous utilisez votre découvert autorisé, comprenez le solde de votre compte est négatif
  • Des frais de mise en place, facturés une seule fois lorsque la banque accorde le découvert autorisé
  • Des frais de gestion, facturés chaque année
Toutes les banques ne prélèvent pas de frais de gestion ou de frais de mise en place. C’est le cas des banques en ligne hors Hello bank!, de La Banque Postale, de LCL ou encore de la Bred Banque Populaire. Toutes les banques prélèvent cependant des intérêts débiteurs.

Résultat, même si vous n’utilisez jamais votre facilité de caisse – le solde de votre compte n’est jamais en négatif – l’autorisation de découvert peut être payante, à cause des frais de mise en place et autres frais de gestion. « C’est d’ailleurs la règle au sein des Caisses d’Epargne, à la BNP Paribas, au CIC, à HSBC, au sein du groupe Crédit du Nord, au Crédit Coopératif (sauf pour les découverts d’une durée inférieure à 1 mois et d’un montant inférieur ou égal à 500 euros) », note le CLCV.

Banque-traditionnelle-négocier-un-découvert

A lire aussi

Banque traditionnelle : négocier un découvert

Lire la suite

Concernant les agios, les banques traditionnelles ne renseignent que très rarement le taux applicable. En même temps, ce taux varie fréquemment. Il est en effet dépendant des taux d’usure mis à jour chaque trimestre par la Banque de France.

Et oui, même si vous êtes dans le rouge mais que votre découvert reste en-dessous du seuil autorisé, votre banque vous prélève quand même des intérêts débiteurs. En revanche si vous dépassez votre autorisation de découvert, aux agios s’ajoutent les commissions d’intervention et les lettres d’information pour compte débiteur non autorisé.

Plus rarement, les banques appliquent un minimum de perception d’intérêts débiteurs – dès le premier centime dans le rouge vous payez un montant fixe – ou un seuil de déclenchement des agios – vous payez des intérêts débiteurs seulement si votre découvert dépasse un certain montant. De quoi complexifier encore les frais liés à l’autorisation de découvert.

lupa

Comparez les banques

Heureusement, les comparateurs de tarifs bancaires comme celui de Panorabanques.com prennent en compte tous ces frais. Renseignez le montant du découvert autorisé souhaité et vous obtiendrez sur un an une estimation de son coût. Je compare

Manque de clarté aussi sur les relevés de compte

Vos relevés de compte indiquent le montant du découvert autorisé et les intérêts débiteurs appliqués – le TAEG applicable. Problème, « l’information y apparaît sous différentes formes et à des emplacements différents », regrettent le CLCV qui a inspecté 70 relevés de banques différentes.

L’association de consommateurs appelle encore une fois à harmoniser les brochures tarifaires et les relevés de compte. Une nécessité pour que les clients puissent mieux comparer le coût du découvert autorisé. Car pour le moment, on a un peu l’impression que les Français n’ont pas toutes les clés en main pour choisir ou non de prendre une autorisation de découvert. La preuve, d’après un sondage* réalisé en juin dernier par Panorabanques.com, plus de la moitié des répondants ont déclaré que leur autorisation de découvert avait été mise en place à l’initiative de leur conseiller bancaire.

Marie-Eve F

*L’étude a été réalisée à partir des données collectées sur le site Panorabanques.com entre les mois de mai 2015 et avril 2016. L’échantillon se compose de 69 336 personnes de 18 à 50 ans. L’étude a été complétée par un sondage réalisé en ligne en juin 2016 auprès de 737 personnes.

PAS DE COMMENTAIRES

LAISSER UNE RÉPONSE