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ING remet en question son activité en France

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ING
© Photo by ING
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La banque en ligne vient d’annoncer une révision stratégique à propos de ses activités de banque de détail. Avec 1 million de clients au compteur, ING s’interroge pourtant sur la poursuite de sa présence en France. Voyons ensemble les difficultés rencontrées par la banque en ligne célèbre pour son Livret d’épargne Orange, en élargissant ensuite la question au secteur bancaire.

Quelles sont les difficultés de la banque en ligne ING ?

Lancée en 2000, la banque ING France fait partie des pionnières de la banque directe. Cette filiale du géant européen de la bancassurance se positionne sur le marché en distribuant son livret d’épargne Orange à un taux très attractif. Cette stratégie a fonctionné un temps même si, au final, les livrets réglementés (Livret A en tête) ont fini par remporter le bras de fer.

La banque en ligne a complété son offre en proposant un compte courant à partir de 2009. Elle atteint son millionième client six ans plus tard avant que ce chiffre ne stagne. Les dirigeants d’ING l’expliquent par un un pivot du modèle économique : la qualité plutôt que la quantité. Surtout, l’arrivée des Fintechs révolutionne les canaux d’échange avec les banques et la concurrence muscle son jeu, misant sur la gratuité, à l’instar de Boursorama Banque et de Fortuneo.

Malgré un portefeuille client important et une volonté de s’entourer d’une communauté active pour co-construire son offre, ING n’est pas parvenue à équiper sa clientèle en produits rémunérateurs. Faute de fréquentation, l’établissement est contraint de fermer ses deux « ING Direct Café », localisés à Paris et Lyon, en 2017. La rentabilité souhaitée pour 2020 est un échec.

Quelle est l’offre bancaire d’ING ?

Les Mastercard d’ING

La banque en ligne tente de redresser la barre en alignant son offre sur la concurrence. En 2019, apparaissent les formules ING Essentielle (carte standard MasterCard gratuite sans condition de versement ni frais de tenue de compte) et ING Intégrale (carte Gold MasterCard gratuite sous réserve d’un versement mensuel de 1200 euros sur le compte, ou payante à 10 euros par mois sans condition de versement).

Mais la stratégie a fait un flop au moment même où certaines offres mobiles (Boursorama Banque, Nickel, Revolut, N26) voyaient les souscriptions exploser. La part de marché sur le grand public s’est réduite et l’environnement économique se durcit avec des taux bas qui rognent les marges et des contraintes réglementaires toujours plus denses. Un porte-parole résume : « La décision de conduire une revue stratégique a été prise du fait des difficultés liées au contexte économique actuel, et notamment la faiblesse des taux d’intérêt, des résultats financiers négatifs enregistrés par la banque en ligne ces dernières années et de sa part de marché relativement limitée. » 

Crise : après les néobanques, l’avenir des banques en ligne s’obscurcit

Le coût de grâce est donné l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui inflige en février dernier une amende de 3 millions d’euros à ING France pour manquement aux obligations de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Sous un ciel de plus en plus orageux, la direction annonce mener une révision stratégique de ses activités de banque de détail en France.

Les conclusions plausibles : une restructuration, une cession ou un redressement. Et des dommages collatéraux pour les 460 collaborateurs concernés sur les 700 que compte la banque en ligne dans l’hexagone (les activités dédiées aux entreprises et à l’investissement étant exclues).

Mais ING n’est pas la seule à souffrir des taux négatifs, de la pression réglementaire, de la mutation numérique et de l’arrivée d’acteurs plus agiles sur des segments de clientèles plus porteurs. Les néobanques semblent également être en difficulté. En effet, certaines d’entre elles comme Orange Bank envisagent de vendre leur activité de banque de détail, quand d’autres ont déjà jeté l’éponge (C-Zam, Vaultia, etc.).

La course à la rentabilité économique est freinée par un coût d’acquisition client énorme. Toutefois, les grands groupes bancaires eux-mêmes sont sous tension, la Fédération bancaire française (FBF) venant de chiffrer à 15 000 le nombre de salariés en moins sur 5 ans (-1,7% entre 2019 et 2020).

Les clients ING peuvent continuer de mener leurs opérations et de gérer leur compte bancaire normalement jusqu’à la fin de l’année. D’ici là, des conclusions officielles sur la feuille de route à suivre seront publiées. Soyez à l’écoute en réfléchissant déjà à une solution de repli !

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