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Le crowdfunding est mort, vive le crowdfunding !

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Liquidation judiciaire d’Unilend, repositionnement de la plateforme de crowdequity Smart Angels, critiques de l’UFC-Que Choisir… Le crowdfunding a connu des années plus heureuses. Faut-il en déduire que le modèle a atteint ses limites ? Zoom.

Fiscalité et crowdfunding
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Une année haut en couleurs pour le crowdfunding

Le crowdfunding a traversé plusieurs trous d’air en 2018. Dans un article en date du 7 novembre, Le Monde le déclarait à bout de souffle. Le quotidien du soir se fait ainsi l’écho de doutes récurrents quant à la place du crowdfunding dans le paysage économique français.

Le crowdfunding, qu’est-ce que c’est ? 

Pour mieux comprendre la situation actuelle, la rédaction billet de banque vous propose de revenir sur une année 2018 haute en couleurs pour les acteurs du crowdfunding.

Mais avant de rentrer dans les détails de l’affaire, voici quelques définitions utiles pour mieux comprendre les subtilités de l’univers du crowdfunding :

  • Le crowdfunding, littéralement « financement par la foule », est un mode de financement participatif qui fait appel à un grand nombre de personnes pour financer un projet, avec ou sans contrepartie.
  • Le crowdlending est une branche du crowdfunding qui consiste pour une entreprise à se financer auprès des particuliers en passant par l’intermédiaire d’une plateforme. Les prêteurs participent à la hauteur de leurs moyens et perçoivent des intérêts en échange.
  • Le crowdequity, pour finir, est une autre variation du crowdfunding. Ici, les prêteurs particuliers deviennent actionnaires du projet qu’ils financent. Ils bénéficient, à hauteur de leur apport, d’un droit de regard sur les décisions prises par l’entreprise et touchent une part des bénéfices futurs.

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Faillite d’Unilend

Le feuilleton commence avec l’annonce de la faillite d’Unilend, l’un des pionniers du prêt participatif placé en liquidation judiciaire le 17 octobre 2018, par décision du Tribunal de Commerce de Paris

En activité depuis 2012, Unilend faisait partie des piliers du crowlending en France. Son business modèle consistait à mettre en relation des entreprises à la recherche d’un prêt et des particuliers désireux de placer leur épargne.

Le crowdfunding est né dans le sillage de la crise de 2008, à l’époque où les banques ne disposaient plus des fonds nécessaires pour prêter aux entreprises. L’idée de recourir aux fonds des particuliers pour financer l’économie réelle a par conséquent connu un succès rapide.

Seul hic : les banques centrales ont prêté de l’argent aux banques à des taux extrêmement faibles (et même parfois négatifs !), afin que ces dernières financent à nouveau les entreprises. Une politique monétaire qui, quelques années plus tard, aboutit à des taux plus bas que terre.

Si bas, en fait, que les entreprises se financent directement auprès des banques, plus généreuses que jamais en matière de prêts, tandis que les plateformes de crowdfunding voient leurs marges fondre comme neige au soleil.

Ajoutez au tableau un cadre réglementaire lourd ainsi qu’un taux de défaut important sur certaines plateformes et vous comprenez les difficultés rencontrées par les acteurs du secteur.

La faillite d’Unilend n’est d’ailleurs pas un cas isolé. Au printemps 2016, la plateforme Finsquare avait elle aussi connu des déboires financiers, avant d’être rachetée par Lendix, un autre leader de l’industrie du crowlending qui opère depuis peu sous le nom d’October.

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SmartAngels renonce au crowdfunding

En parallèle, la plateforme SmartAngels, leader du marché du crowdequity, annonce qu’elle abandonne le crowdfunding, jugé trop peu rentable.

« Le marché de l’equity crowdfunding est marqué par une forte baisse des volumes depuis plusieurs trimestres et présente peu de perspectives favorables, en raison notamment des évolutions fiscales et du modèle réglementaire inadapté. Nous faisons donc le choix de concentrer notre activité sur le secteur porteur de la digitalisation des actifs non cotés », expliquait Benoit Bazzocchi, fondateur de SmartAngels.

L’annonce, couplée à la faillite d’Unilend, secoue le secteur du crowdfunding. De plus en plus, on s’interroge sur la viabilité du modèle.

UFC-Que Choisir sonne la charge contre le crowdlending

Cerise sur le gâteau : quelques semaines à peine après la faillite d’Unilend, l’UFC-Que Choisir sonne la charge. En ligne de mire de l’association : les plateformes de crowdlending, jugées trop peu transparentes sur la question des risques de défaut.

« Près d’une entreprise financée sur dix ne rembourse plus ses échéances », accuse l’UFC-Que Choisir, qui s’inquiète d’une « alarmante explosion des taux de défaut » sur les plateformes.

Selon l’association, le taux de défaut sur la plateforme Lendopolis, par exemple, atteindrait pas moins de 18,3%. Des résultats contestés par l’association représentative du secteur, Financement Participatif France (FPF).

« Chez nous, il y a eu deux époques, nuance Vincent Ricordeau, cofondateur de Lendopolis. Lors de la première, le taux de défaut est monté assez haut car nous étions au début du marché, mais maintenant nous sommes très performants ».

L’association de consommateurs s’est adressé au législateur pour obtenir des plateformes qu’elles fournissent une information « pertinente et impartiale » sur les risques liés au crowdlending. Elle estime insuffisante la loi déjà existante qui oblige déjà les acteurs du secteur à publier plusieurs indicateurs corrélés au taux de défaillance.

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36% de croissance en 2018

Mais l’année 2018 n’a pas été entièrement négative pour le crowdfunding,

Tout d’abord, Unilend a finalement été sauvée de la faillite suite à son rachat par la plateforme de crowdlending PrêtUp. Dans un communiqué, celle-ci explique vouloir « continuer à faire vivre la communauté de prêteurs et les projets » et « conserver la marque Unilend et son système unique en France d’offres de prêt par enchères ».

Autre bonne nouvelle pour le secteur : la Commission européenne évoquait en mars 2018 sa volonté de créer un passeport européen afin de permettre aux plateformes de crowdfunding qui respectent les prérequis de lever des fonds dans l’ensemble des pays de l’Union européenne. Le 5 novembre dernier, ce nouveau cadre réglementaire est devenu une réalité !

Enfin, la flamme du crowdfunding demeure vivace à l’approche des fêtes de fin d’année, avec 3,9 millions d’investisseurs et une croissance de 36% entre le premier semestre de 2018 et celui de 2017, selon le baromètre de l’association Finance Participative France.

L’avis billet de banque

S’il a connu quelques déboires au cours des dernières années, le crowdfunding n’est pas près de disparaître du paysage financier français. Ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, dit le dicton.

Le modèle des plateformes de crowdfunding se situe en effet à la croisée de deux besoins, auxquels il apporte une réponse originale et collaborative :

  • Pour les entreprises : l’accès à un financement pour leur activité, quand le système bancaire traditionnel ne le permet pas
  • Pour les particuliers : des rendements pour votre épargne dans un environnement de taux bas où la rémunération proposée par les Livrets se situe en deçà de l’inflation

Le crowdfunding semble donc plutôt à la recherche d’un second souffle. Preuve de la capacité du secteur à évoluer, un nouvel acteur vient de se lancer : Bienprêter, une plateforme spécialisée dans le financement participatif des créances des TPE/PME.

Et vous, avez-vous déjà participé à une campagne de crowdfunding ? Pensez-vous que ce mode de financement a de l’avenir ? N’hésitez pas à partager votre avis sur le sujet dans les commentaires ?

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