Le crowdfunding reste méconnu en France
Il aura fallu un peu de temps, mais le financement participatif – ou crowdfunding – s’est aujourd’hui imposé comme une véritable alternative aux banques traditionnelles. Plus besoin de faire les yeux doux à votre banque pour financer vos projets ! Ulule, KissKissBankBank, Kickstarter, Wiseed, Unilend… Ces dernières années, les plateformes de financement participatif en ligne ont poussé comme des champignons ! Mais en dépit de ces succès, une étude menée conjointement par La Banque Postale, l’association Financement Participatif France (FPF) et le Crédit Municipal de Paris, révèle que le crowdfunding demeure mal connu en France.
Une brève définition : le crowdfunding, qu’est-ce que c’est ?
Mais commençons par le commencement : le crowdfunding kézako ?!
Pour faire simple, il s’agit d’un mode de financement désintermédié (qui ne passe pas par les banques donc) permettant de récolter des fonds pour un projet auprès d’une multitude de personnes physiques ou morales. Vous suivez toujours ? Bien.
Le financement participatif se décline sous plusieurs formes. Si vous envisagez d’investir, prenez donc le temps de vous renseigner sur les différentes plateformes de crowdfunding et sur les modalités de leurs offres. On distingue ainsi :
- Le don
- Le don avec contrepartie
- Le prêt ou crowdlending
- Le crowdequity ou investissement en capital

Les Français, champions du don
Quelle qu’en soit la forme, le crowdfunding semble séduire les foules : l’an dernier c’est plus de 336 millions d’€ qui ont été collectés par son intermédiaire ! Pourtant, si 70% des Français ont déjà entendu parler de cette industrie, seuls 11% d’entre eux affirment savoir précisément ce que recouvre cette notion. Enfin, 39% « croient » savoir de quoi il s’agit sans en être sûrs à 100%.
Parmi les quelque 3 000 Français interrogés dans le cadre de l’étude, seuls 16% ont déjà pris part à une campagne de financement participatif. La quasi-totalité d’entre eux se déclarent d’ailleurs satisfaits de l’expérience. Cette dernière information est toutefois à prendre avec des pincettes, car dans 82% des cas il s’agissait d’aider une connaissance via un don.
Par contraste, la part des sondés ayant contribué à des projets en contrepartie d’un intéressement sur le plan financier est assez faible. Parmi ceux qui se sont essayés au crowdfunding, seuls 15% ont déjà accordé un prêt (crowdlending), tandis que 12% ont effectué un investissement en capital (crowdequity).
Le financement participatif, promis à un bel avenir
A terme, la tendance semble toutefois vouée à s’inverser. Sur l’année 2017, les montants collectés en tant que dons ont augmenté à un rythme bien moins soutenu que ceux collectés dans le cadre des financements en dette. C’est le signe que les formes de financement participatif autres que le don commencent également à se faire connaître du grand public.
L’étude conclut d’ailleurs sur une note optimiste, assurant que les perspectives de croissance pour l’ensemble du secteur sont plus qu’intéressantes ! 38% des Français envisagent ainsi de contribuer au financement d’un projet par l’intermédiaire du crowdfunding au cours des 12 prochains mois.
Le principal challenge des plateformes de financement participatif sera donc de faire preuve de pédagogie et de rassurer les internautes. « Il faut qu’on passe à une phase avec davantage de pédagogie […] en expliquant les mécanismes et le fonctionnement des plates-formes », décrypte Stéphanie Savel, présidente de l’association FPF et dirigeante de Wiseed.
Elles disposent pour cela d’un terreau favorable puisque, toujours selon l’étude, les ¾ des personnes interrogées qui n’ont jamais testé le financement participatif l’estime « intéressant sur le principe ». 16% se déclarent même « tout à fait » favorables à cette idée, ce qui témoigne de la bonne image dont bénéficie le secteur.
Et vous, êtes-vous prêts à tenter votre chance ?
Paul Atz