Assurance-vie : vers une démocratisation de la gestion sous mandat ?
Dans un contrat d’assurance-vie multisupports, la gestion sous mandat est une option que l’épargnant peut souscrire. Cette option lui permet de confier la gestion de ses actifs à un professionnel, alors chargé d’arbitrer ses placements selon son profil d’investisseur. Autrefois réservée aux clients des banques privées, « la gestion sous mandat a commencé à se démocratiser à la fin des années 2000 », nous apprend un article de Cbanque. Aujourd’hui, les assureurs rendent cette option de plus en plus accessible. Focus.
De 20 000 € à 300 € sur ING Direct Vie
Depuis un mois chez ING Direct, la gestion sous mandat est accessible « dès 300 euros de versement », confie Julien Schahl – responsable de l’épargne et des produits d’investissement de la banque en ligne – à la rédaction de Cbanque.
C’est dire si ce service « premium » s’est élargi au plus grand nombre ! A l’origine, il fallait verser 20 000 € d’épargne pour y accéder, puis 5 000, puis 1 000 euros – poursuit-il.
Si Generali Vie – l’assureur du contrat ING Direct Vie – a décidé de revoir à la baisse ce ticket d’entrée à 300 €, c’est parce que la gestion sous mandat « est aujourd’hui plus simple pour l’assureur, notamment car les volumes concernés ont progressé » et que « Generali a pu faire évoluer sa technologie en ce sens ».
Ces conditions ont donc permis à l’assureur de démocratiser la gestion sous mandat du contrat ING Direct Vie ainsi que des « trois plus gros contrats d’assurance-vie en ligne » qu’il gère. A savoir Boursorama Vie, Altaprofits Vie et LinXea Vie.
Désormais sur les contrats Boursorama Vie et Altaprofits Vie, un versement de 300 € suffit pour déléguer la gestion du contrat à votre assureur, conseillé par une société de gestion. La gestion sous mandat du contrat LinXea Vie est quant à elle disponible à partir de 500 €.
Même tendance observée sur le contrat Fortuneo Vie – assuré cette fois par Suravenir – le ticket d’entrée pour la gestion sous mandat est passé de 30 000 € à 1 000 €.
Quel est le prix de la gestion sous mandat ?
Ainsi chez Generali, les tickets d’entrée en gestion sous mandat ont tendance à s’aligner sur les tickets d’entrée en gestion libre alors même que le premier type de gestion implique un service réel. Souvent associée à l’idée de « liberté », la gestion sous mandat revient – pour l’épargnant – à déléguer l’arbitrage de ses investissements à des professionnels.
Il lui suffit de renseigner son profil d’investisseur pour ne plus avoir ensuite à s’occuper de ses actifs. Il reste néanmoins informé des performances de ceux-ci et il peut évidemment décider de changer d’orientation à tout moment. Li-ber-té.
Comme il s’agit d’un véritable « service », le ticket d’entrée pour la gestion sous mandat est généralement plus élevé que dans le cadre d’une gestion libre – pour laquelle l’épargnant choisit tout seul ses supports et leur répartition.
Ce qui est – comme vous pouvez le constater – encore le cas pour plusieurs contrats. Et la différence de prix – lorsqu’elle existe – n’est pas anecdotique. De 100 € à 1 000 € pour le contrat Fortuneo Vie ou encore de 1 000 € à 5 000 € pour BforBank Vie…
Mais ce service reste bel et bien payant ! Même si les tickets d’entrée – en gestion sous mandat et en gestion libre – ont tendance à s’aligner, les frais de gestion des supports en unités de compte (UC) sont toujours supérieurs en gestion sous mandat. En effet, il faut compter en moyenne 0,10 % de frais additionnels aux frais de gestion UC en cas de gestion sous mandat.
Une autre manière d’attirer les épargnants vers les unités de compte
En rendant plus accessible la gestion sous mandat des contrats d’assurance-vie, les assureurs incitent – une fois de plus – les épargnants à s’intéresser aux unités de compte et à se distancier du fonds en euros. Une stratégie qui semble porter ses fruits !
Selon Julien Schahl toujours, « la gestion sous mandat chez ING, cela représente aujourd’hui un milliard d’euros d’encours, pour 30 700 contrats ! Nous sommes désormais dans une logique de masse […] 25% de nos contrats sont en gestion sous mandat, et 33% des nouvelles souscriptions. […] A chaque fois que nous avons abaissé le seuil d’accès à la gestion pilotée, nous avons observé une hausse sensible de la collecte sur ce segment ».