Guide du parfait épargnant
Votre épargne peut se diriger vers différents supports selon votre projet, vos moyens et votre horizon de placement, c’est-à-dire la durée de votre investissement. La question de la rentabilité doit être mise en perspective avec la prise de risque souhaitée, selon votre profil d’investisseur. On vous guide pour tout savoir : panorama de l’épargne.
Qu’est-ce que l’épargne ?
L’épargne représente la partie de vos revenus que vous investissez dans un produit financier, contre rémunération grâce aux intérêts produits sur le capital versé. C’est un crédit que vous accordez à une banque ou une entreprise. À l’échelle nationale, l’épargne contribue à l’équilibre économique d’un pays.
La validité d’un produit d’épargne dépend de votre besoin en fonction de vos objectifs :
- Constituer une réserve ;
- Préparer votre retraite ;
- Transmettre un capital à vos proches ;
- Assurer une rente en percevant des revenus ;
- Diversifier votre patrimoine en répartissant vos placements ;
- Spéculer sur le marché boursier pour faire du profit.
Règle n°1 : choisir un produit d’épargne adapté
Votre investissement doit prendre en compte trois paramètres :
- La recherche d’un rendement satisfaisant ;
- La maîtrise des risques ;
- L’horizon de placement.
C’est ce dernier point qui détermine la direction fondamentale de votre épargne, puisque c’est selon sa durée que votre placement sera optimisé. Un temps court sera adapté à des obligations ou à des titres monétaires, tandis qu’un temps supérieur permettra à vos actions de développer leur potentiel sur le long terme.
La répartition de votre épargne doit être pensée selon votre projet, vos moyens et la durée de votre investissement. On distingue quatre catégories d’actifs :
- Monétaires, sur des fonds en euros ;
- Actions, sur des supports dynamiques rentables mais risqués ;
- Obligations, assurant un revenu régulier destiné à la protection de l’épargne ;
- Supports immobiliers, permettant notamment des revenus locatifs.
Règle n°2 : contrôler les risques et maitriser les frais
Les produits financiers disponibles sont :
- L’assurance-vie : un contrat d’assurance-vie permet d’effectuer des versements sans limite de montant, avec une possibilité de retrait de tout ou partie de votre épargne sous forme de rachat, d’avance ou de rente viagère.
L’assurance-vie bénéficie d’une fiscalité avantageuse à partir de 8 ans, ou en cas de décès. De plus, la clause bénéficiaire permet de désigner librement les destinataires de votre capital.
- Le contrat de capitalisation : similaire à l’assurance-vie mais dénué d’avantages fiscaux en cas de décès. Le contrat de capitalisation est particulièrement adapté aux revenus élevés, puisque les plus-values ne sont pas prises en compte par l’administration fiscale dans le calcul de l’ISF.
- Le compte à terme : le compte à terme est un placement bloqué pour une durée déterminée, dont le rendement est indexé sur les variations des marchés financiers, via les indices monétaires Euribor et Eonia.
- Les livrets d’épargne réglementés : des livrets défiscalisés dont le capital est garanti, rémunérés selon un taux fixé par l’État (0,75 % en 2015 pour les livret A et LDD), dont les intérêts sont exonérés de prélèvements sociaux et d’impôt sur le revenu (livret A et livret Bleu au Crédit Mutuel, Livret de développement durable (LDD), livret d’épargne populaire (LEP) et livret Jeune.
- Les plans d’épargne réglementés : l’épargne logement permet l’acquisition d’un logement ou le financement de travaux. Elle implique un versement minimum à la souscription, et des échéances mensuelles régulières. Elle se compose du :
- Plan d’épargne logement (PEL), épargne bloquée générant des intérêts pendant une durée déterminée,
- Compte d’épargne logement (CEL), moins rémunérateur mais sans blocage du capital pendant le temps du contrat
- Les autres plans d’épargne : certains plans d’épargne sont adaptés à des situations spécifiques :
- Le plan d’épargne retraite populaire (PERP), qui constitue un capital sous forme de rente viagère,
- Le plan d’épargne en actions (PEA), qui permet d’acquérir un portefeuille d’actions tout en bénéficiant de certains avantages fiscaux.
On peut aussi citer le compte-titres, qui peut recevoir tous types d’actifs, malgré une fiscalité peu attractive.
- Les livrets bancaires fiscalisés : parfois appelés comptes sur livrets (CSL), ces livrets sont fiscalisés mais leur taux n’est pas régulé par l’État. Fixé par les banques en fonction des marchés financiers, il est généralement nettement supérieur au taux des livrets réglementés.
On peut citer le livret B de la Caisse d’Épargne ou de la Banque Postale, le livret Épargne Orange d’ING Direct, ou encore le livret Épargne Plus de la Société Générale.
- L’épargne salariale : cette solution d’épargne est proposée par votre employeur. Elle récompense l’investissement de deux façons différentes :
- L’intéressement, qui associe les salariés aux performances de l’entreprise selon des objectifs définis,
- La participation, obligatoire dans une entreprise de plus de 50 salariés, qui prévoit la redistribution d’une partie des bénéfices.
L’épargne salariale se compose de différents produits :
-
- Le plan d’épargne entreprise (PEE) ou interentreprises (PEI), système d’épargne collectif qui bloque les capitaux des salariés pendant 5 ans,
- Le plan d’épargne retraite collectif (Perco), qui bloque les capitaux versés par les salariés jusqu’à leur retraite.
Règle n°3 : adopter une gestion active
En diversifiant vos placements, vous définissez la part de votre épargne qui prend un risque distinctement du capital sécurisé, en faisant évoluer la répartition selon la conjoncture grâce aux arbitrages.
Dans un contexte économique favorable, vos investissements dynamiques bénéficient de rendements supérieurs à une épargne garantie, avec un risque de perte puisque ces actifs sont soumis aux mouvements des marchés financiers. Ni le capital ni les plus-values ne sont garantis.
Conseil billet de banque
Diversifiez vos placements pour contrôler les risques. En misant sur des actifs différents, vous compenserez la baisse des uns par la hausse des autres.Règle n°4 : tenir compte de la fiscalité
La rentabilité de votre épargne dépend en partie de la fiscalité qui s’y applique. Avant de vous engager, vérifiez les conditions de sortie, c’est-à-dire la fiscalité appliquée en cas de :
- Retrait partiel, rachat avant la fin de la durée prévue du contrat ;
- Retrait total, rachat de l’intégralité des capitaux investis.
Les règles d’exonération d’impôts et de prélèvements sociaux diffèrent selon les produits :
- Les livrets d’épargne réglementés (livret A, LDD, LEP, livret jeune) sont exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux
- Le livret d’épargne entreprise (LEE) est soumis à l’impôt depuis 2014, mais toujours exonéré de prélèvements sociaux
- Le compte épargne logement (CEL) est exonéré d’impôts mais soumis aux prélèvements sociaux
- Le PEL est imposable au bout de 12 ans, et soumis aux prélèvements sociaux dès la souscription.
Tous les autres placements bancaires sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales. L’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu s’est généralisée depuis la loi de finances 2013 (loi n°2012-1509 du 29 décembre 2012).
Un acompte fiscal obligatoire est prélevé par la banque sur :
- Les intérêts des produits de placement à revenu fixe (24 % en 2015) ;
- Les revenus mobiliers, dividendes et assimilés (21 % en 2015).
Dans certaines conditions, il est possible de demander :
- Une dispense d’acompte, si le revenu fiscal est inférieur à 25 000 € pour une personne seule ou 50 000 € pour un couple ;
- Un prélèvement forfaitaire libératoire, si les intérêts sont inférieurs à 2 000 €.
Règle n°5 : vérifier la conformité des produits
En matière de placement, les arnaques sont nombreuses, notamment sur internet : promesses de gains fantaisistes, faux investissements ou identité usurpée… avant d’investir, soyez prudent et méfiez-vous des offres trop alléchantes.