N’enterrons pas trop vite les fonds euros !
Baisse du taux d’intérêt des obligations (leurs principales composantes), durcissement de leurs conditions d’accès, injonctions du Haut Conseil de stabilité financière de ne plus gonfler leurs rendements… avec un tel régime, difficile d’imaginer que les fonds euros puissent rester l’un de vos placements préférés. Et pourtant, ce best-seller de l’épargne n’a pas dit son dernier mot… Enquête.
Vers la fin des fonds euros ?
Ça fait des années que les oracles de l’assurance-vie nous annoncent la fin imminente du fonds euros. Avec une collecte en berne depuis le début de l’année 2017, il est difficile de leur donner tort. Et pour cause, ces dernières années, la chute du rendement de ce support sans risque est impressionnante. En 2009, les fonds euros rapportaient en moyenne 3,65 % nets de frais de gestion. 7 ans plus tard, c’était près de 2 fois moins… avec un rendement de 1,80 % au titre de l’année 2016, d’après le site spécialisé Good Value for Money.
Et ce n’est pas tout, les assureurs essaient de nous détourner de ces supports. Comment ? En conditionnant l’accès à leurs meilleurs fonds euros à l’investissement d’une partie de notre capital sur des unités de compte. Il faut dire qu’ils sont sous la surveillance des autorités de contrôle… Le Haut Conseil de stabilité financière leur reproche en effet de trop puiser dans leurs réserves pour gonfler artificiellement le rendement des fonds euros…. Avec un tel tableau, comment les fonds euros peuvent-ils survivre ? Sont-ils effectivement sur le point de disparaitre ? Ce n’est pas certain… Loin de là.
Les fonds euros font de la résistance
Et pour cause, ils ont toujours la cote auprès des épargnants. Une part importante de votre épargne reste ainsi placée sur les fonds euros. A fin juin 2017, près de 1 290 milliards d’euros étaient alloués à ces supports, contre environ 370 milliards pour les unités de compte. Fonds euros vs unités de compte : le duel tourne donc clairement à l’avantage des premiers !
Face aux fonds euros, le Livret A non plus ne fait pas le poids. A fin juillet 2017, cette autre star de l’épargne sans risque n’hébergeait « que » 270 milliards d’encours. La différence de rendement explique probablement le succès du fonds euros. Avec 1,80 % net de frais de gestion en 2016, soit environ 1,50 % une fois pris en compte les prélèvements sociaux, les fonds euros ont rapporté en moyenne deux fois plus que le Livret A en 2016.
Les épargnants sont donc loin de délaisser les fonds euros. D’ailleurs, les assureurs aussi… En effet, ces derniers proposent parfois – surtout à leur clientèle patrimoniale – de gonfler la rentabilité de l’épargne placée sur les fonds euros. Chez AXA, le deal est le suivant : si votre capital est supérieur à 50 000 € – et que vous en placez au moins 35 % sur des unités de compte – vous obtiendrez un bonus de rendement de 0,20 % sur… le fonds euros. Les assureurs auraient-ils compris que pour attirer et conserver les épargnants, mieux vaut ne pas zapper totalement le fonds euros ?
Le fonds euros : un support qui s’adapte et se transforme
D’ailleurs, plutôt que faire l’impasse sur le fonds euros dans leurs assurances-vie, certains assureurs en inventent même de nouveaux, un peu spécifiques :
- Les fonds euro-croissance
Sa différence, le capital est garanti mais seulement après 8 ans au moins d’investissement. Les fonds euro-croissance laissent ainsi plus de latitude aux assureurs dans la gestion de ces supports.
- Les fonds euros immobilier
Leur particularité, ils intègrent une plus forte dose d’actifs immobiliers à la place des obligations. Résultat, les rendements de ces fonds sont généralement bien supérieurs à ceux des fonds euros « classiques ». Par exemple, Sécurité Pierre Euro – le fonds euros du contrat Sérénipierre – a rapporté 3,60 % nets de frais de gestion en 2016. Alors qui a dit que les fonds euros n’étaient pas rémunérateurs ?
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Résultat, quoiqu’on en dise, les fonds euros restent donc dans la course. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils gardent vos faveurs. Eh oui, ils correspondent parfaitement aux attentes de la plupart des épargnants : faire travailler (un peu) leur argent sans prendre de risque. Loin de disparaitre donc, ces supports sont plutôt en train d’évoluer, en intégrant par exemple de nouveaux actifs stables – comme de l’immobilier.
D’ailleurs, les évolutions ne concernent pas que les fonds euros… C’est tout le secteur de l’assurance-vie qui est progressivement en train de revoir sa copie. En cause : la baisse des rendements mais aussi l’arrivée de nouveaux acteurs. De nombreuses fintechs – à l’image de Nalo – entendent bien casser les codes de ce placement. Comment ? En misant sur des robo-advisors pour déterminer la part de risque qu’un investisseur est prêt à prendre et en lui proposant le portefeuille d’actifs qui lui colle parfaitement.