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Pourquoi les femmes épargnent plus ?

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Les Françaises sont championnes européennes de l’épargne. Elles sont également plus nombreuses à économiser que les hommes ; une épargne à dominante liquide qui s’explique en partie par leur plus grande précarité sur le marché du travail.

Les Françaises et l'épargne
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En ce 8 mars, journée de la femme, les articles en faveur de la population féminine se multiplient. On apprend ce matin que les entreprises du CAC 40 ayant une proportion élevée de cadres femmes seraient plus performantes, que la réussite est au rendez-vous pour les femmes entrepreneures ou encore que les femmes en France épargneraient plus que la moyenne européenne.

C’est à ce dernier sujet que nous nous sommes intéressés. Loin des stéréotypes sur les femmes dépensières, l’étude du gestionnaire d’actifs Blackrock montre au contraire que nous faisons preuve de vertu quant à la gestion de nos finances.

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Les Françaises sont championnes d’Europe de l’épargne

Par conséquent, avec 6 Françaises sur 10 qui épargnent, contre 39 % des Européens (hommes et femmes confondus), les Françaises arrivent ainsi en tête du classement européen.

60 %, c’est en effet bien plus que nos homologues européennes : les Allemandes (37 %), les Suédoises (24 %), les Hollandaises (59 %). Notre proportion à épargner est également nettement supérieure à celle des Français. Messieurs, 48 % d’entre vous économisent en prévision de leurs vieux jours.

Mais si les femmes sont plus nombreuses à épargner, l’étude du gestionnaire montre que les Françaises sont frileuses à prendre des risques et peu confiantes face à l’avenir.

Seules ¼ des Françaises adoptent une gestion active de leur épargne

« Les Françaises sont de très bonnes épargnantes mais leur manque de confiance les incite à détenir trop de cash dans leur épargne et ne leur permet pas d’être active dans la gestion de leurs finances », explique Stéphanie Fawcett, responsable de l’enquête de Blackrock en France et en Belgique.

En effet, si nous sommes plus nombreuses à économiser, seulement 12 % des épargnantes s’estiment être des investisseuses, contre 23 % pour les hommes.

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Concrètement, ¼ des Françaises épargnent et investissent simultanément, quand 40 % des hommes français adoptent ce comportement offensif.  De fait, l’épargne des Françaises se compose majoritairement de dépôts liquides (62 % du patrimoine). S’ensuivent l’assurance-vie (19 %), puis l’immobilier (6 %).

Les Françaises délaissent donc les investissements risqués comme les actions. Ainsi, même lorsqu’elles optent pour un contrat d’assurance-vie, 14 points sur les 19 % sont alloués aux supports à capital garanti.

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La précarité salariale comme principale explication

Détenir autant de cash vous semble irrationnel. Pas tant que ça quand on creuse un peu. L’épargne est évidemment corrélée à la situation professionnelle. Une situation stable permet d’investir, d’immobiliser son argent sur le long terme.

Or, selon le rapport publié le 7 mars dernier de l’Organisation internationale du Travail, organe qui dépend de l’ONU, les femmes sont les premières victimes de la précarité, du sous-emploi et du chômage. Au niveau mondial, la probabilité pour une femme de trouver un emploi est inférieure à 27 % à celle des hommes. Et même quand la situation s’est améliorée, comme en Europe, cela ne s’explique pas par une amélioration de la situation des femmes mais par une dégradation de la situation des hommes sur le marché du travail.

Ainsi, « en Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest, et en Amérique du Nord, les écarts de chômage entre hommes et femmes se sont résorbés avec la crise financière, en grande partie sous l’effet du ralentissement économique touchant les secteurs à prédominance masculine et de l’augmentation des taux d’emploi des femmes mariées qui, dans certaines circonstances, se mettent à travailler pour compenser les pertes de revenu familial liées au chômage masculin », explique ainsi l’OIT.

La conséquence de cette peur est qu’à long terme, les Françaises « n’obtiendront pas les rendements qui leur sont nécessaires à la construction d’une épargne retraite confortable, particulièrement dans l’environnement actuel de taux bas », note Stéphanie Fawcett.

Le salaire des femmes est inférieur de presque 20 %

Par conséquent, il n’est pas surprenant que les femmes soient plus pessimistes pour leur avenir financier que la moyenne des Français. Seulement 28 % des Françaises se disent optimistes et 20 % estiment que leur épargne leur permettra de couvrir leur besoin à la retraite. Cette proportion est de respectivement 40 % et 44 % chez les hommes.

Encore une fois, rien de bien étonnant, en France le système de retraite par répartition est étroitement lié au niveau du salaire. Or, rappelons que la France se situe à la 15ème place mondiale en termes d’égalité salariale homme-femme, selon l’indice de l’écart entre genres de Davos. En moyenne, à poste équivalent, les femmes gagnent 19 % de moins que les hommes.

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