Les banques et l’emploi

En matière de création d’emploi, le secteur bancaire se classe parmi les plus dynamiques du secteur privé avec une hausse de l’effectif global de 5,1 % en 10 ans. Il se classe premier devant l’industrie agro-alimentaire et les biens d’équipement ! Point sur la situation de l’emploi dans les établissements bancaires et sur son évolution au cours des prochains mois.

La situation actuelle : des recrutements nombreux et variés

En France, au total, 373 000 personnes¹ travaillent dans les établissements bancaires, dont par exemple 40 000 à la Société Générale, 31 500 chez BNP Paribas, et 29 000 au Crédit Agricole ².

Le taux d’embauche est également élevé selon l’étude sur l’emploi des banques1, puisque 30 000 recrutements ont été comptabilisés sur l’ensemble des banques françaises en 2011. Il s’agit avant tout de remplacer les salariés retraités (à ce jour, 18 % des salariés des banques ont plus de 55 ans !), mais aussi d’accompagner le développement de nouvelles activités, comme la présence sur les réseaux sociaux et les innovations en matière de moyens de paiement par exemple.

Les métiers représentés ? 70 % des collaborateurs travaillent dans les métiers au contact de la clientèle (chargé d’affaire, conseiller personnel, chargé d’accueil…). Ce sont les métiers liés à l’activité principale des banques de réseaux, le cœur même des groupes bancaires français. Au niveau de la qualification demandée à l’embauche, elle est assez variable : de Bac + 2 à Bac + 5. Les jeunes représentent 2 embauches sur 3, et cela se traduit dans l’effectif global puisque les moins de 30 ans représentent tout de même 18 % des effectifs.

Malgré la faible croissance économique, les banques restent donc des acteurs de premier plan en matière d’emploi. Cependant, la pression réglementaire sur les banques (notamment sur les normes de solvabilité de Bâle 3), le coût du risque de la clientèle qui augmente (directement lié à la conjoncture) et la concurrence tarifaire ont un impact sur la rentabilité des banques. Elles envisagent donc des restructurations afin de réduire leurs frais de gestion.

Les plans de réorganisation des banques

Regroupements de pôles, réorganisation de services… Les banques cherchent là où elles peuvent à réduire leurs charges salariales. Cette réorganisation du modèle des réseaux bancaires n’est pas propre à la France, mais est en cours dans l’ensemble de l’Europe : Italie, Suisse, Allemagne… D’après l’étude du cabinet Roland Berger ³, les plans de transformation destinés à redresser la rentabilité des banques européennes devraient conduire à la suppression de 180 000 postes en Europe !

Prenons le cas de la France : Barclays va supprimer 243 postes, le Crédit Agricole va réduire ses effectifs d’environ 1400 personnes en 2013 (les caisses régionales anticipent plus de 4 000 départs à la retraite, qui ne vont être compensés que par 2 600 recrutements !), la Société Générale serait amenée à supprimer de 600 à 700 postes dans les services centraux…

Cela passera principalement par des départs à la retraite non compensés, ainsi que par des plans de départs volontaires et ne devrait donc pas se répercuter sur le taux d’embauche. Entre 2011 et 2012, l’effectif global du secteur bancaire en France était en légère augmentation : + 0,5%. Et dans les prochaines années ?

Au final, le recrutement dans secteur bancaire devrait encore avoir quelques belles années devant lui et restera porteur d’opportunités pour les jeunes diplômés.