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Placements financiers : les conseillers bancaires sont-ils à côté de la plaque ?

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Comme chaque année, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) vient de publier les résultats de ses visites mystères menées en décembre 2015. Pour les non-initiés, les visites mystères de l’AMF consistent à se rendre dans 11 réseaux bancaires en se faisant passer pour un épargnant. L’objectif est d’améliorer la qualité des conseils délivrés aux clients en testant la qualité des entretiens menés par les conseillers bancaires.

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Pour les besoins de l’enquête, 3 profils ont été créés :

  • Le jeune actif âgé de 29 ans, célibataire et diplômé d’une école de commerce, gagnant 3 200 € nets/mois et disposant d’une épargne de 58 000 €. Bien que sa capacité d’épargne soit estimée à 1 000 €/mois, le jeune actif n’a aucun projet immobilier à court ou moyen terme. Il cherche du rendement, donc il accepte de prendre des risques, notamment dans l’investissement en actions.
  • Le « risquophobe », comme son nom l’indique, ne souhaite prendre aucun risque.
  • Le « risquophile » accepte quant à lui de prendre des risques.

Même si l’AMF constate qu’en 2015, comme lors des éditions précédentes, « aucune proposition inadaptée n’a été faite et, pour les visiteurs mystère, la compétence commerciale des chargés de clientèle rencontrés est globalement bonne », chez billet de banque on s’interroge sur la pertinence des propositions de placement. Décryptage.

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L’assurance-vie proposée à tous les coups

Premier constat surprenant, l’assurance-vie semble être de loin le produit proposé à tous les coups, c’est-à-dire quel que soit le profil. Ainsi :

  • Elle est proposée dans 95 % des cas au jeune actif
  • Dans 36 % des cas à l’épargnant très prudent (risquophobe)
  • Dans 34 % des cas au risquophile

Pour le jeune actif qui a pourtant exprimé sa volonté de prendre de risques et d’investir en actions, l’accent a été mis sur la sécurité des placements sur le fonds en euros. Cherchez l’erreur… avec un taux de rendement de 2,30 % en moyenne en 2015, l’espoir de gain semble bel et bien éloigné.

Alors qu’on aurait pu légitimement s’attendre à ce que les conseillers sensibilisent le jeune actif au PEA, ce produit d’épargne ne lui a été proposé que dans 51 % des cas. On peut d’ailleurs aussi s’étonner de la place du livret d’épargne, totalement sécurisé et très peu rémunérateur, proposé dans 42 % des cas au jeune actif qui cherche du rendement…

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Des profils interchangeables ?

Selon l’AMF, même si les conseillers ont « pris en compte les profils différenciés des prospects. […] cette prise en compte est restée limitée alors que les scénarios « jeune actif » et « risquophile » se prêtaient à des propositions d’investissements risqués. »

En effet. Dans 17 % des cas, l’investissement a été proposé aux risquophobes contre seulement 28 % des cas pour l’épargnant ouvert aux risques.

Dans 8 % des cas, le risquophile entend parler des livrets contre, on l’a déjà dit, 42 % des cas pour le jeune actif.

Une information pas toujours au top et des frais (souvent) omis

Autre enseignement de l’enquête de l’AMF : l’information relative aux produits proposés et l’énoncé de leurs avantages et de leurs inconvénients pourraient être largement améliorés.

Dans la majorité des cas, les conseillers vantent les avantages des produits mais oublient de présenter leurs inconvénients. Ce constat est d’autant plus criant concernant l’assurance vie et l’épargne bancaire. Ainsi, les avantages de l’assurance vie sont exposés dans 9 cas sur 10, les inconvénients seulement dans 4,5 cas. Les avantages de l’épargne bancaire sont mis en avant dans 9,5 cas sur 10, ses inconvénients dans 4 cas seulement…

En ce qui concerne les frais liés aux produits proposés, l’AMF relève qu’ils sont « peu ou trop succinctement abordés ». Ils n’ont été évoqués que dans la moitié des propositions du PEA.

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Les conseillers sont-ils plus prudents que les clients ?

Frileux à proposer des prises de risque aux candidats qui les appellent pourtant de leurs vœux, les conseillers bancaires semblent finalement au mieux plus prudents que leurs clients, au pire complètement à côté de la plaque.

Alors qu’en 2015, la quasi-totalité de l’épargne nouvelle des Français était placée dans les comptes courants, l’assurance vie et l’épargne logement, il semblerait que les conseillers cherchent à maintenir cette situation.

Pourtant, 6 Français sur 10 déclarent avoir besoin de conseils pour leur épargne, 4 Français sur 10 se considèrent mal informés et plus d’un Français sur deux a du mal à s’y retrouver ou à trouver des conseils pertinents… Si les conseillers bancaires doivent à terme être remplacés par des robots-conseillers, espérons qu’ils soient à l’avenir davantage formés !

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