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Scalapay, Alama, Klarna : Le boom du paiement en plusieurs fois

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Pourquoi le BNPL connaît-il un tel succès ?

Elles s’appellent Alma, Klarna ou Scalapay. Elles vous proposent de régler vos achats en plusieurs échéances sans frais. Inconnues il y a deux ans, elles sont désormais partout. En 2021, 31 % des Français y ont eu recours au moins une fois.

Qu’est-ce que le BNPL ?

Avant, on parlait de paiement en plusieurs fois, de paiement fractionné ou de paiement échelonné. Dorénavant, on dit BNLP pour Buy now, pay later (acheter maintenant, payer plus tard). Ce mode de règlement permet de répartir son paiement en 3 ou 4 fois lors du passage en caisse en boutique ou de la validation du panier en ligne. Un premier prélèvement est effectué le jour de la transaction, les autres suivent de façon mensuelle ou hebdomadaire.

Jusqu’en 2020, cette facilité de trésorerie était procurée par les magasins eux-mêmes ou les acteurs du crédit à la consommation comme Cofidis, Oney, Floa. Mais depuis la crise sanitaire, les fintechs se sont emparées du sujet. En deux ans, la Suédoise Klarna, l’Italienne Scalapay, la Française Alma, l’Australienne Afterpay et beaucoup d’autres sont apparues. En plus de fragmenter le règlement, elles promettent une nouvelle expérience shopping, entre découverte des dernières tendances, bons plans et retours facilités.

Elles ont aussi réinventé les règles du jeu. Avec elles, pas de frais ni de paperasse pour le client. Ces start-ups ont recours aux algorithmes pour vérifier votre identité et à un système de scoring pour s’assurer de votre solvabilité. En se connectant à votre historique bancaire grâce à l’open banking, elles analysent vos rentrées d’argent et vos dépenses. Elles prédisent même votre capacité à rembourser vos dettes. L’inscription ne prend que quelques minutes et il suffit d’une poignée de secondes pour décider d’accorder ou non un achat échelonné. Dans plus de 90 % des cas, la réponse est positive.

Un système qui séduit acheteurs et vendeurs

La solution remporte un grand succès auprès des consommateurs, en particulier ceux de moins de 30 ans. En 2021, 93 milliards de dollars ont été dépensés en BNPL dans le monde. Ce chiffre devrait quasiment doubler pour atteindre 181 milliards en 2022.

Pour les acheteurs, le paiement fractionné est une façon de gérer leur budget. Ils dépensent de l’argent dont ils ne disposent pas toujours sans subir d’intérêt ni avoir l’impression de s’endetter. Le « acheter maintenant, payer plus tard » apparaît comme une alternative à la carte à débit différé et au crédit à la consommation.

Du côté des commerçants, offrir cette facilité a un coût. Ce sont eux qui installent l’outil sur leur site et supportent les intérêts dus aux différents intermédiaires. Mais le jeu en vaut la chandelle. Le panier moyen serait 27 % plus élevé lors d’un paiement en plusieurs fois. Le taux de conversion serait lui également en hausse. D’après Clearpay, il est augmenté de 20 % pour les vendeurs proposant ses services. Enfin, le partenariat avec l’une de ces applications spécialisées dans le shopping attirerait de nouveaux clients.

Des raisons de s’inquiéter ?

Mais des voix se font entendre du côté des députés et des associations de consommateurs pour alerter sur les dangers du BNPL. Puisque la solution est utilisée pour régler des montants inférieurs à 200 euros, elle n’est pas considérée comme un prêt personnel. Elle échappe aux vérifications et aux avertissements imposés au secteur et qui protègent le souscripteur.

Les détracteurs pointent ensuite du doigt les frais appliqués en cas de défaut de paiement. Les différents acteurs s’expriment peu sur ce sujet. Tous soulignent que le taux d’impayés est faible et expliquent privilégier la communication et le report des échéances. Cependant, encas de retard, des pénalités sont bel et bien facturées. Elles seraient de 8 dollars ou de 25 % de la valeur de l’achat chez Afterpay et jusqu’à 8 euros chez Klarna pour les transactions supérieures à 200 euros. De quoi mettre en difficulté des clients déjà dans le rouge.

Mais ce que les opposants au BNPL redoutent le plus, c’est le risque de surendettement. Pour le moment, les applications ne communiquent pas entre elles. Les utilisateurs peuvent donc multiplier les règlements en plusieurs fois auprès des intermédiaires. Et si l’un d’entre eux refuse une opération car le demandeur rembourse plusieurs achats, ses concurrents n’en sont pas informés et peuvent, eux, accepter l’avance.

Si les pouvoirs publics espèrent limiter ces risques en adaptant la législation sur les mini-prêts et le paiement fractionné, les Français semblent préférer d’autres pistes pour éviter les découverts bancaires. 37 % aimeraient recevoir leur salaire en plusieurs fois. Une proportion qui monte à 62 % pour les moins de 35 ans.

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