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Hush, le nouveau-né du père de Morning

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Le serial-entrepreneur Eric Charpentier n’a pas renoncé à son rêve de « réveiller la banque ». Il y a moins d’un an, il quittait les rênes de la néobanque Morning, après s’être attiré les foudres de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Mais son enthousiasme est demeuré intact et le Toulousain revient aujourd’hui avec un nouveau projet de néobanque, baptisé Hush. Alors qu’une levée de fonds devrait s’achever d’ici fin janvier, zoom sur une fintech qui rêve de bousculer le monde de la banque et de surfer sur la vague des cryptomonnaies.

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Grandeur et décadence

Si vous avez entendu parlé d’Eric Charpentier auparavant, c’est selon toute probabilité dans le cadre de son précédent projet, la néobanque Morning. Le Toulousain est en effet à l’origine de Payname, une startup fondée en 2013 et spécialisée dans les activités de gestion des paiements entre particuliers. Sous son impulsion, la jeune pousse avait, dès 2016, décidé de muscler son offre. Elle avait obtenu un agrément bancaire et s’était transformée en néobanque, avec une offre de compte courant déclinée en plusieurs formules : Pay, Jump, Welcome et Protect.

Morning avait toutefois vu ses activités suspendues pendant près d’un mois après avoir pioché 500 000 € sur son compte de cantonnement – compte qui abrite les dépôts des clients de Morning. Elle souhaitait s’en servir comme caution auprès de MasterCard pour lancer ses premières cartes bancaires. Une action que l’ Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) avait décrétée illégale.

En difficulté sur le plan financier, Morning avait finalement été rachetée le 31 mars 2017 par Banque Edel, la filiale bancaire du groupe E. Leclerc. Ce rachat avait conduit à une refonte partielle de la stratégie de Morning, marquant par la même occasion la fin de l’aventure pour  Eric Charpentier.

Avec Hush, ce dernier espère faire son grand retour et imposer sa vision de la banque : « Notre ambition est de créer une néobanque participative régulée, tokénisée et crypto-monnaie compatible », déclare le Toulousain. D’origine luxembourgeoise, cette nouvelle entité constituée en avril dernier promet d’être « plus qu’une banque ».

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Tokens, cryptomonnaies & gouvernance collective

La néobanque prévoit ainsi une gamme de services originale, et propose notamment un compte avec Iban, un portefeuille pour les cryptomonnaies les plus connues, une carte de paiement Mastercard World, et des services d’assurance à la carte, qui peuvent être activés en quelques clics selon vos besoins.

Mais au-delà de ces nouveautés, Eric Charpentier souhaite fédérer « une communauté d’utilisateurs motivée et active ». La fintech ambitionne ainsi de replacer l’usager au centre de la banque, et devrait fonctionner via un système de gouvernance collective gravitant autour des « Ush », des tokens (ou jetons de valeurs) détenus par les usagers.

Ces tokens Ush procureront plusieurs avantages à leurs détenteurs :

  • Une voix participative, puisque les utilisateurs en possession d’Ush pourront, dans le cadre d’un programme baptisé Hush Ambassador, formuler des propositions quant aux possibles fonctionnalités des Ush. Ils pourront également voter sur les propositions avancées par les autres utilisateurs détenant des tokens.
  • Les utilisateurs de Hush en possession de Ush seront en outre récompensés s’ils participent au programme Hush Ambassador. Afin de les remercier pour leurs contributions, la néobanque prévoit une prime mensuelle calculée sur la base de leur participation et des « badges » associés à leur profil. Ces derniers fonctionnent comme des succès pouvant être déverrouillés par certaines actions (adopteur précoce, grand voyageur, ambassadeur Hush…). Les récompenses sont financées via un fonds dédié, alimenté chaque mois par une commission de 0,2% sur les opérations de paiement par carte et de change. Autrement dit, plus vous êtes investi, plus vous êtes récompensé !
  • Enfin, 10% des bénéfices nets découlant de l’activité commerciale de la néobanque seront reversés sous forme de prime aux utilisateurs, au prorata du nombre d’USH détenus.

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Lancement d’une ICO (Initial Coin Offering)

Le projet traverse actuellement une étape cruciale pour son bon fonctionnement, puisqu’une levée de fonds en ICO est en cours. Conjuguant crowdfunding et cryptomonnaies, cette opération est conduite par le spécialiste des levées de fonds en cyber-monnaie Chaineum.

Au total, c’est près de 60 millions d’Ush (équivalent à 70 % du stock de tokens) qui seront émis au prix unitaire de 70 centimes d’€. Objectif ? Rassembler 15 à 20 millions d’€ ! Les 30 % restants serviront à rémunérer les équipes et les partenaires, ainsi qu’à financer les divers frais et alimenter une réserve « exceptionnelle ».

Une fois cette levée de fonds bouclée, un dossier de demande d’agrément, nécessaire pour tout établissement de paiement, sera déposé. Le temps que ces formalités suivent leur cours, la néobanque devrait donc être sur les rails d’ici septembre 2018 et pourrait même ouvrir une phase de beta-testing dès le printemps 2018. Encore un peu de patience !

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Je compare

Un projet novateur, en somme, qui mêle banque, cryptomonnaies et nouvelle gouvernance et avec lequel Eric Charpentier espère séduire 25 000 utilisateurs avant fin 2018 !

Paul Atz

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